Selon Sander Gommans, « Serenades Of The Netherworld » serait la somme de toutes ses productions passées, d’AFTER FOREVER à TRILLIUM, en passant par KISKE / SOMERVILLE ou encore le premier album d’HDK, « System Overload » (2009). Si ce dernier était absolument dépourvu de ces claviers que nous chérissions de la part du premier groupe cité, et faisait la part belle aux riffs énervés et aux screams déchirants de M. Gommans, le deuxième album du projet HDK (acronyme pour « Hate Death Kill ») est imprégné d’un retour aux sources. Oui, le son « After Forever » semble renaître ici et là, ce qui ne sera pas pour déplaire aux fidèles, qui ont vu leur groupe adoré se séparer définitivement il y a presque six ans de cela.
Alors que « System Overload » accueillait pas moins de sept vocalistes, ce sont trois personnages principaux qui demeurent ici, à commencer, bien sûr, par Sander Gommans lui-même. Il est toujours accompagné de la chanteuse et compositrice Amanda Somerville, connue pour son projet metal TRILLIUM ou encore ses nombreuses collaborations, en live comme en studio. Le chant clair masculin est quant à lui assuré par Geert Kroes, interprète méconnu que l’on a pu entendre chez DEAD MAN’S CURSE ou encore BLIND SIGHT.
Revelation constitue une ouverture épique, sombre et énergique, alors que les voix d’Amanda et Geert forment ici un duo passionné. Cette composition est suivie de près par Electric Soul, une belle surprise qui, à n’en pas douter, s’inspire largement d’un « Decipher » (2001) ou encore d’un « Invisible Circles » (2004), deux grands crus du groupe-mère. Les mélodies arabisantes n’ont d’égal que les excellents grunts de Sander, tandis que les rythmes soutenus nous conquièrent et nous ramènent une fois de plus des années en arrière. Un bijou long de plus de six minutes, dont on ne parvient pas à se lasser ! Serenade Of The Netherworld, une ballade uniquement interprétée par la divine Amanda, aurait d’ailleurs pu rivaliser avec des titres tels qu’Eccentric et Life’s Vortex, toujours issus d’ « Invisible Circles ». Illustré de rythmes rapides, de sons électro et de quelques belles orchestrations, Witness contient quant à lui des rappels de « Remagine » (2005) et… « After Forever » (2007).
Les leaders du projet HDK ont toutefois été clairs : le passé appartient au passé, et la violence propre à HDK n’a pas pour autant disparu dans cette nouvelle production. Si Mortal Zombie et Return From Tomorrow comportent bel et bien des guitares et de vagues mélodies qui nous rappelleront le « bon vieux temps », la voix masculine enragée et les refrains très modernes nous ramènent vite à la réalité. Let Life Be Done reprend concrètement le style de « System Overload », notamment grâce aux cris de Geert presque rappés et aux guitares lourdes de Sander.
Eternal Journey, interlude bénéficiant du chant paisible mais intense d’Amanda, est une pause bien méritée dans « Serenades Of The Netherworld », bien qu’elle s’incorpore parfaitement à l’ensemble.
Enfin, le nom du titre ultime ne passera pas inaperçu, et on ne privera pas de le voir comme un clin d’œil à la pochette du dernier album d’AFTER FOREVER… Musicalement, nous avons là la composition la plus longue et la plus progressive de « Serenades ». Tour à tour, les orchestrations et les claviers d’Omega accompagnent les riffs et les chœurs. De la guitare sèche apparaît à plusieurs reprises, alors que la voix de la chanteuse se diversifie selon les parties de ce morceau fort réussi.
En somme, il est fort à parier que les fans rebutés par la violence de « System Overload » trouveront leur compte dans cet opus plus mélodique et plus diversifié. « Serenades Of The Netherworld » est une énième réussite de la part de Gommans, et, clairement, l’une de ses meilleures productions !