Les portes s’ouvrent, les fans de JINJER s’engouffrent dans La Machine du Moulin Rouge, et la grève se fait déjà sentir… Le concert qui affichait complet quelques jours plus tôt réunira ce soir 3/4 des spectateurs. Tant mieux pour ceux qui ont répondu présent, car cette soirée commence tôt et réservera son lot de surprises et de sensations !
Une poignée de spectateurs seulement se réunit devant la scène quand le premier groupe fait son entrée : SPACE OF VARIATIONS. Une entrée fracassante, qui plus est ! Qu’importe le faible nombre de spectateurs, le groupe venu d’Ukraine envoie tout ce qu’il a et nous propose un set généreux et annonciateur des autres déflagrations que nous proposeront les groupes à venir.
Des touches d’électro et de hardcore bien pesants, voilà ce que nous donne le groupe. Les riffs sont lourds et entrecoupés de phases aériennes au chant clair qui peuvent paraître convenues, mais restent dans le ton sans être trop rébarbatives.
Les membres du combo ont l’air assez jeunes, ils font pourtant preuve d’une énergie folle et d’une efficacité fort agréable, le tout servi par un lightshow précis et finement calibré. Une prestation qui règle plutôt bien les curseurs pour le reste de la soirée.
Un bémol cependant : le chant du guitariste n’était pas très audible, serait-ce lui qui ne s’approchait pas assez du micro, ou bien celui-ci était-il mal réglé ? Toujours est-il que nous n’aurons pas vraiment profité de sa voix visiblement très bonne.
Entre temps, d’autres spectateurs se sont amassés devant la scène pour attraper une petite part de cette déflagration avant que le groupe ne fasse sa traditionnelle photo de fin et ne nous dise au revoir. Un groupe à suivre !
SETLIST
01. Suicide Rave
02. Dance on My Bones
03. Tibet
04. Moonlight
05. Razorblade
06. Perfect Enemy
07. Fuck This Place Up
KHROMA fait son entrée et là, on change de monde : le lightshow est moins visuel et le set-up du groupe prend plus de place sur scène. Si les membres de KHROMA ne sautent pas dans tous les sens comme le groupe précédent, ils montent d’un cran niveau complexité : ils jouent avec générosité et se plient la colonne vertébrale sous le poids de leurs partitions !
Je regrette à mon niveau l’attitude un peu flegmatique du chanteur, qui ne vend pas bien l’univers du groupe pourtant intéressant… On reste dans la même veine hardcore que SPACE OF VARIATIONS, mais la musique est plus progressive (voire expérimentale) et le chant est éminemment guttural. Plus de profondeur sonore donc.
Le public commence à headbanger sérieusement et une vraie ambiance commence à se répandre dans la salle. Voilà qui commence un peu à embrumer l’atmosphère et le tableau de cette soirée déjà bien entamée.
Mine de rien, à l’issue de ces deux concerts, nous avons un beau contraste d’ambiance, et ça ne fait que commencer !
SETLIST
01. Alarmists
02. Collapse
03. Kill The Friction
04. A Simple Lie
05. The Push
06. Slaves For The Virus
07. Machinal
Arrive maintenant un joli guest… On ne présente plus THE AGONIST, le groupe originaire de Montréal notamment connu comme étant l’ex-groupe de Alissa White-Gluz (actuellement chanteuse de ARCH ENEMY). Le groupe bénéficie d’une aura des plus impressionnante dont les fans de JINJER profiteront ce soir !
On passe d’un Hardcore progressif et électro à un death mélodique emphatique, servi par une technicité musicale hors norme, un travail de lumière démentiel et un showmanship dont le Québec peut aisément se vanter à chaque fois qu’il nous pond un groupe de metal. Vicky Psarakis (chanteuse du groupe depuis 2014) vole la vedette à son insu : non seulement sa tessiture de voix est impressionnante, mais elle a un sens de la scène et un degré de complicité avec le public qui réduit la distance entre nous et cet univers musical de haute voltige !
Et le reste du groupe n’est évidemment pas en reste : à l’exception de quelques phases de guitare sous-mixées, on ne pourra que profiter des solos et des rythmiques labyrinthiques proposées par le groupe, qui profite aussi de squatter l’estrade en avant-scène avec la chanteuse afin que tous puissent dominer la scène de la Machine et mettre une claque visuelle au public à présent nombreux. On peut commencer à sérieusement parler de spectacle !
SETLIST
01. In Vertigo
02. Panophobia
03. Gates of Horn and Ivory
04. The Gift of Silence
Interlude : Drum Solo
05. Dead Ocean
06. Orphans
07. Burn It All Down
08. As One We Survive
La salle est pleine à craquer, les lumières s’estompent et un compte à rebours apparaît sur scène, échauffant le public qui ne cesse d’acclamer JINJER ! Le décompte se termine et la tête d’affiche fait son entrée. Ils sont enfin là et leur prestance nous emporte. Le groupe fait preuve d’un groove de dingue, Tetiana rayonne de maîtrise avec son chant growl / clair alterné par des flows rap / soul. Les riffs et les structures sont dévastateurs, que ce soit sur les passages harmonieux ou ceux plus énergiques… C’est par cette association de tout ces genres musicaux qu’en découle l’incroyable potentiel de ce quatuor !
N’oublions pas que si l’on peut profiter de la prestation hors norme de JINJER, c’est également grâce au complément d’une technique irréprochable : un lightshow parfait, une excellente gestion du son et un arrière-plan immersif !
SETLIST
Ouverture : lainnereP
01. Teacher, Teacher
02. Sit Stay Roll Over
03. Ape
04. Judgement (& Punishment)
05. I Speak Astronomy
06. Dreadful Moments
07. Who’s Gonna Be the One
08. Retrospection
09. Perennial
10. On the Top
11. Pit of Consciousness
12. Just Another
13. Words of Wisdom
RAPPEL
14. Pisces
Photos : Clément