Par Elodie Beaussart
8/10
« Nous recherchons toujours quelque chose de plus brutal ! » disait Morgan Steinmeyer Håkansson lors de notre interview du 20 mai dernier (Je vous invite à cliquer ici pour lire l’interview dans son intégralité si vous ne l’avez pas déjà fait). Et « Viktoria », le quatorzième opus des Suédois, sorti le 22 juin 2018 sous le label Century Media Records, ne fera pas exception à la règle.
À la guerre comme à la guerre ! Mais il serait faux de croire que le bien nommé brutal black metal, genre dans lequel excelle MARDUK, est dépourvu de poésie ou de subtilité. Si vous êtes familier avec le style du quatuor, vous savez que des pépites mélodiques se nichent au sein de la violence de leurs compositions, ce qui fait tout le charme de leur musique.
C’est avec Werwolf que les hostilités commencent, avec le hurlement des sirènes et un chœur d’enfants qui appelle à l’aide les commandos de « loups-garous », censés créer une résistance face à la progression des forces alliées au sein de l’Allemagne nazie en 1944. Sans originalité, mais bien percutant, c’est le morceau d’entrée, rapide et sans concessions, qui donne le « la » de tout l’album : « Rien à conquérir, tout à détruire ! ».
Sur June 44, le tempo se mue en valse infernale – « une valse dans les flammes » – sur laquelle le vocaliste Daniel « Mortuus » Rostén expérimente un chant grogné assez impressionnant qui épouse la mélodie de la guitare.
L’hymne Equestrian Bloodlust a quant à lui déjà fait ses preuves en concert et évoque la 8ème division de cavalerie Florian Geyer (Waffen-SS) qui s’opposa aux contre-attaques des forces soviétiques en novembre 1944.
Tiger I calme le tempo, comme souvent chez MARDUK quand la musique est censée évoquer l’approche lente et implacable des panzers allemands, ces « prédateurs d’acier, gardiens du Reich ».
Narva est l’un de mes morceaux préférés par sa construction mélodique qui s’ouvre soudain sur un superbe intermède à la guitare comme les maîtrise parfaitement Morgan Steinmeyer Håkansson ; la basse est également très bien mise en valeur, ce qui est aussi une marque de fabrique du quatuor.
The Last Fallen fait penser au morceau Doomsday Elite qui se trouvait sur le précédent album, « Frontschwein ».
Viktoria, le morceau éponyme, évoque la détermination des jeunes soldats « aussi épais que du cuir et aussi durs que l’acier Krupp » ; musicalement, c’est une vraie réussite avec son refrain irrésistible et son duo guitare / basse sur un tempo chaloupé.
Le début très moderne de The Devil’s Song enchaîne sur une thématique un peu plus satanique qui fait toujours plaisir (« la marque du démon est gravée dans nos âmes »).
C’est la préparation idéale pour le dernier morceau, Silent Night, avec son rythme plus lent et méditatif. La guitare de Morgan sonne comme un tocsin qui annonce la fin des temps tandis que le refrain parodie les paroles du cantique « Douce nuit, sainte nuit » (« Douce nuit, sainte nuit, tandis que les groupes de combat avancent dans la lumière des ponts incendiés », susurre Daniel « Mortuus » Rostén).
Enfin, « Viktoria » entre tout doucement dans son dernier souffle et là, franchement, au bout de ces 33 minutes, on n’a qu’une envie : remettre l’album au début ! Et je vous le promets : chaque écoute le rend meilleur.
C’est donc là un très bon cru que nous ont concocté les Suédois et on ne peut que les remercier d’être encore les gardiens de la flamme : chez MARDUK, pas de doute, le moral est bon et les troupes sont fraîches !
LISTE DES MORCEAUX
1 – Werwolf
2 – June 44
3 – Equestrian Bloodlust
4 – Tiger I
5 – Narva
6 – The Last Fallen
7 – Viktoria
8 – The Devil’s Song
9 – Silent Night
LIENS UTILES
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