Pour cette soirée, Garmonbozia nous a prévu du très lourd avec MAYHEM en tête d’affiche. Il s’agit de leur premier concert en France depuis la sortie de “Daemon”, et le groupe a choisi La Machine du Moulin Rouge pour défendre son nouveau fait d’arme. Je vous laisse découvrir le déroulement de cette soirée tant attendue…
Une étrange atmosphère s’instaure dans la salle. Un silence de mort règne, il n’y a que très peu de lumière, à peine pour distinguer les quelques silhouettes qui font des allées et venues sur scène. Des samples electro surgissent avec ce ballet d’ombres sur scène lorsque, venus de nulle part, les deux membres de GOST apparaissent. Dès lors, le show commence par le lancement de la boîte à rythme et la basse truffée d’effets qui reproduit le son des synth/bass façon 1980 / 1990.
Le chant rappelle CHRISTIAN DEATH et d’autres sources d’inspiration issues du milieu indus/cyber goth. La musique est plutôt orientée dark synthwave avec des utilisations de samples dubstep. D’apparence, on peut s’attendre à l’un de ces nombreux groupes de dark synthwave qui fleurissent dans ce milieu, là où GOST se démarque par l’alternance entre chant black et chant clair. Quant à l’ambiance, elle rappelle celle des boîtes de nuit où on peut entendre de l’indus goth ou du glam rock, le jeu de lumière étant là pour accentuer l’immersion !
De part son lineup, le groupe se retrouve dans une phase de recherche et d’expérimentation, et le live permet de voir comment le public est réceptif à ces nouveaux tournants.
Et on enchaîne de plus belle avec GAAHLS WYRD, l’une des figures emblématiques du style et dont la notoriété ne cesse de croître. Il s’agit du premier concert en France depuis la sortie de leur premier album intitulé “GastiR – Ghosts Invited” (2019).
Les lumières s’allument et les ombres que l’on pouvait discerner commencent à jouer. Une vraie puissance émane du premier riff qui enflamme le public, puis Gaahl fait son entrée, tel un prince des ténèbres. L‘ambiance est à son paroxysme ! On retrouve l’esprit GORGOROTH des années 2000 avec des grosses influences de TRELLDOM et GOD SEED (des projets parallèles de Gaahl) ainsi que cette atmosphère oppressante à laquelle Gaahl nous a accoutumés.
Une puissance vocale se fait entendre, on sait qu’il est là. Une chose remarquable, c’est sa capacité à alterner chants clair, guttural et black avec aisance. De plus, la batterie est d’une extrême précision et n’étouffe aucun autre instrument ou sample. Là encore, le son était d’une qualité irréprochable, ce qui nous a permis une immersion des plus totale.
Fidèle à son personnage, la seule interaction que Gaahl a avec le public est de faire les cornes en guise de reconnaissance, et comme toujours, le public est conquis !
La foule bouillonne d’impatience en attendant la tête d’affiche, le seul et l’unique MAYHEM qui n’a jamais cessé de faire parler de lui, sans compter le film inspiré de leur parcours…mais là n’est pas le sujet !
La folie se déclenche dès l’arrivée d’Hellhammer (batterie) qui surgit d’une épaisse fumée. Puis Necrobutcher (basse) ainsi que les autres membres arrivent progressivement avant que résonne le premier riff. Venu d’une autre dimension, Attila (chants) fait son apparition, vêtu d’une tenue traditionnelle et d’un masque, donnant une impression d’être soit un sorcier, soit un esprit malfaisant.
Le set se divise en deux parties : la première contient des morceaux principalement issus du dernier album, “Daemon” (2019) ainsi que de “Grand Declaration Of War” (2000). L’autre partie est orientée entre l’EP “Deathcrush” (1987) et le premier album “De Mysteriis Dom Sathanas” (1993). L’enthousiasme pour la deuxième partie du set se fait largement ressentir parmi le public… En même temps, avec des morceaux qui ont maintenant plus de 30 ans d’existence, on comprend parfaitement !
Au fur et à mesure, le chanteur laisse tomber sa tenue et son masque pour arborer un crucifix fait d’ossements. Contrairement au groupe précédent, on sent que le chant est quelque peu saturé en effets sonores, ce qui est dommage, car l’esprit initial même de MAYHEM est de ne pas répondre à certains critères actuels dans l’industrie de la musique.
Pour le final, le groupe a droit à une ovation grandiose de la part du public : la puissance musicale et l’influence de celle-ci depuis plusieurs générations en sont clairement la cause !