Pour leur grand retour dans la Capitale, et afin de célébrer dignement leurs vingt ans de vie, les Français ont vu les choses en grand et ont élégamment marqué cette fin de décennie.
Souvent comparé à EPICA ou TRISTANIA au début des années 2000, PENUMBRA n’avait pourtant rien à leur envier, si ce n’est, peut-être, leurs nombreuses tournées et leur notoriété : car c’est là tout ce qu’il manque à cette formation, qui a toujours possédé sa propre identité musicale et un charisme indéniable. La vie en a décidé autrement, mais ce n’est pas pour autant que la salle ne s’est pas remplie de fidèles adeptes, en dépit du mauvais temps et des grèves !
Toutes les bonnes conditions scéniques étaient réunies afin que nous puissions profiter de ce moment unique : la bonne configuration du O’Sullivans, en plus des lumières vives, des écrans en fond qui ont su habiller la scène sans parasiter, mais surtout, du très bon son, ont mis en valeur la performance, pendant laquelle le meilleur de PENUMBRA, d’ « Emanate » (1999) à « Era 4.0 » (2015), en passant par le cultissime « Seclusion » (2003) et le non moins connu « The Last Bewitchement » (2002), a été joué.
Valérie et Max
Dès le départ, on n’est pas passé à côté du professionnalisme et de l’aisance des membres sur scène, en dépit d’un nombre de dates de concerts très restreint depuis leur existence. Le chanteur et fondateur Max (qui s’occupe également des parties grunts et du hautbois) possède pleinement la scène et sait interagir avec le public avec violence et énergie. D’ailleurs, on aura été agréablement surpris par la capacité qu’a le groupe à nous émouvoir dans la plus totale simplicité, au moyen de leur jeu passionné (mais pas surdimensionné) et, bien sûr, leurs excellentes mélodies et passages bien hargneux.
Quant à la voix de Valérie, dernière arrivée dans le groupe, elle subjugue, brille par sa justesse et son timbre apaisant. Sa présence charismatique parvient à amplifier l’aura mystérieuse et mélancolique de PENUMBRA, et avec un tantinet plus de hargne dans la voix et le jeu scénique, le tout aurait été proche de la perfection.
Par la suite, la chanteuse n’a pas hésité à sauter sur place, et à encourager le public à s’agiter. En plus de cela, ses moments complices avec Max se sont faits nombreux, pour une ambiance très « beauty and the beast »…
Max et Valérie
Afin d’exprimer sa reconnaissance envers les personnes ayant toujours soutenu le groupe, le leader a plusieurs fois pris la parole de façon touchante (et même, humoristique… Le terme « Penumgra » est désormais ancré dans nos mémoires, pour le meilleur et pour le pire !). Des larmes ont même coulé, et on doit bien avouer qu’on a eu plusieurs fois la gorge nouée…
En dépit d’un univers foncièrement gothique et « symphonique », les moments plus électro issus du dernier album « Era 4.0 » ont révélé la capacité du groupe à se renouveler et à sortir des sentiers battus. D’ailleurs, à l’occasion de l’interlude, Max est revenu sur la scène plongée dans la pénombre, masqué et encapuchonné, en faisant jouer des lasers verts, illustrant bien cet aspect futuriste et électro apprécié du groupe.
Enfin, on a pu profiter de l’apparition surprise et forte appréciable de Loïc Taillebrest au duduk et à la cornemuse, exhaussant ainsi plusieurs morceaux d’une note mystique, folk et éthérée. Car PENUMBRA, c’est aussi tout cela…
Loïc
Cette soirée a donc représenté un véritable moment de nostalgie, avec ces belles compos’ gothiques, mais a aussi eu le mérite de raviver notre attachement pour le groupe et notre volonté d’en entendre plus à l’avenir. Qui sait, PENUMBRA offrira peut-être un nouvel album en 2020, afin de nous faire entrer dans une nouvelle ère de leur histoire…?
SETLIST
Intro
Neutral
Avalon
Turn Them Off
Tragical Memories
The Young Martyr
Aïon
Save My World
Charon
The Prophetess
Interlude
Testament
Conception
Seclusion
Eerie Shelter
Exhumed
Priestess Of My Dreams
Before Oblivion
A Torrent Of Fears
Enclosed
Valérie et Neo
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Photos : Clément