Et voici, huitième du nom, « The Outer Ones » le nouvel album du groupe Américain REVOCATION. Respecté dans le milieu, ce combo qui, à mon sens, n’est pas aussi connu qu’il devrait l’être, signe avec cette galette son opus le plus death. En fait, on a le droit à une musique sombre qui sait garder, haut la main, le coté progressif de la chose. Cependant, la complexité de leur propos n’empêche pas leur musique d’être vraiment très en colère. Quant au texte, Davidson s’est immergé dans le fantastique, évoquant l’un des grands écrivains du genre, à savoir HP Lovecraft.
Pour faire court, vu que je n’aime pas trop les chroniques qui tirent en longueur, des titres comme « Of Unworldly Origin » sont un vraiment tourné vers quelque chose de ténébreux et de rageur, de rentre-dedans, tout en y mêlant un peu de thrash (oui, il en reste un tout petit peu) et des solos qui éclairent le reste, car très influencés par le progressif. C’est d’ ailleurs un des traits récurrents de leur musique : quand ces derniers arrivent, ils sont une bouffée de lumière au milieu du bouillonnement d’un tas d’ingrédients musicaux tirés de l’extréme ou du moins joués comme tel. Effectivement, on a le droit à de bonnes dégelées de blast beat, ponctués d’arpèges aux mélodies glacées (That Which Consumes All Things).
À l’écoute des riffs en intro de « The Outer Ones » j’ai cru y reconnaître certains riffing qui ont fait les beaux jours de groupes comme YES ou RUSH. Sur « Vanitas, ils jouent avec vélocité des riffs d’une précision chirurgicale, pas loin parfois d’une dissonance hautement maîtrisée bien plus loin que le mathcore ; respect les gars c’est du haut vol ! C’est à la fois sombre et précis comme sorti d’une autre dimension aux codes différents des nôtres (je dis cela pour honorer LOVECRAFT.). « Luciferous » est un de mes titres préférés, car il est certainement le plus mélodique, le plus perméable à l’oreille d’un auditeur lambda, porté qu’il est par un fort sentiment épique. Cela n’empêche pas, qu’en milieu de ce titre ça bastonne comme dans du brutal death.
Bref, on oscille entre déchiquetage, grande maitrise, mélange des genres, violence, noirceur et, comme dit plus haut… Parfois lumière. Après vous allez vous dire que c’est de la musique juste pour initiés, et bien non, tout cela coule fluide, cohérent et vous emmène dans un death aux paysages changeants. Même si certains passages sont complexes, les atmosphères dégagées sont immédiatement compréhensibles et l’on voyage dans une musique » travaillée » que l’on prend plaisir à découvrir, si on aime le prog et le death, bien sûr. En fait, leur musique va comme un gant à l’univers de LOVECRAFT.
Tracklist :
01. Of Unworldly Origin
02. That Which Consumes All Things
03. Blood Atonement
04. Fathomless Catacombs
05. The Outer Ones
06. Vanitas
07. Ex Nihilo
08. Luciferous
09. A Starless Darkness