NOTE : 3/5
TECHNO THRILLER nous propose au menu de ce jour, l’album « Decameron » qui n’est pas de la musique metal, mais dont la démarche peut plaire à certains. Commençons cette critique par une note d’humour. Quand je me suis proposé de chroniquer cet album, on m’a dit, je cite : « on est sur un mélange de metal, d’EBM, de techno industrielle et le krautrock, le tout downtempo, avec une vibe martiale et dark, chanté en français ». Bon bin voilà, au début, j’ai dû décrypter les termes employés et me suis rendu compte que, moi le premier, quand je suis dans le monde de la musique qui fait du bruit, j’emploie les termes de deathmelo, breakdown, brutal technique, techno thrash, etc. On est vraiment dans le monde de l’étiquette et de la précision, mais chacun dans son univers.
Alors je vais vous faire une chro avec des termes simples, car ici on plonge dans le monde de deux artistes, exilés à Bruxelles, fan d’électro, qui ont décidé de parler du Decameron, écrit par le Florentin Boccace, au travers de 10 textes. Il se dégage de cet album, des atmosphères qui pourraient plaire aux fans de metal aimant l’ambiant avant-gardiste ou simplement les univers musicaux à part. Pour parfaire leur œuvre, ils se sont adjoints les featurings de Naomie Klaus (les Chimères) et de Tamara Goukassova (Léonore).
Musicalement, cela donne une voix susurrée, qui déclame ses textes sur fond d’ambiance électro, où la mélodie est absente, sauf peut-être sur jeudi soir. On y trouve, par exemple, de petites notes presque guillerettes pas loin d’une boite à musique (Bethleem), des tempos en forme de cliquetis (le sombre hiver). Des soupirs de damnés, des mélopées enveloppantes par petites touches nuancées accompagnent Sous le regard des dieux.
Une sorte de bourdon et quelques traits de violon viennent se poser sur Leonora. Une voix embuée de distorsion appuyée par des bidouillages électro, le tout boosté par un tempo léger forme la toile sonore de L’armée des morts. Au final, pour conclure ma chronique, lorsqu’on s’immerge là-dedans, on se retrouve dans une sorte de poésie à la fois douce, parfois presque joyeuse (enfin, si l’on veut), avec derrière quelque chose de glacé et de vénéneux. Voilà, avec mots, ce que je pense de cette relecture moderne du Décaméron !
TRACKLIST :
1. Bethleem
2. le sombre hiver
3. jeudi Saint
4. Sous le regard des dieux
5. Decameron
6. Les chimères
7. Léonore
8. L’armée des Morts
9. Dans l’abime
10. St Vitus