NOTE : 3.5 / 5
« Emmanuel Macron est en décalage horaire, il se croyait en liesse pour être élu Miss Univers « Cela fait du bien d’entendre ces mots tirés du titre Miss univers, car ils démontrent que Bernie n’a pas perdu sa verve, ni son coté no limit quand il s’agit de gouailler nos hommes politiques. Les seuls encore capables de le faire étant LOFOFORA avec les mots de Reuno et TAGADA JONES quand ils entament « Mort aux cons ». Et oui, voici « Fils de Lutte », le nouveau TRUST, qui faisant suite à l’excellent « Dans le même sang » est attendu comme le loup blanc. Leur précèdent méfait les avait à nouveau propulsés au sommet et on voudrait que cela continue, malgré leurs séparations et leurs guerres intestines qui ont parfois sali le bulldozer français ! Alors pari réussi ? Je répondrai oui dans les grandes lignes, après à chacun de choisir son camp.
Déjà, il parait que cet album a été enregistré live en 3 jours, puis mixé par un certain… Mike Fraser, vous savez ce type qui s’est occupé de petits groupes comme… AC/DC ! Je veux bien le croire, car le son des instruments est du « comme sorti brut des amplis ». Quand NONO y va de ses solos, on se prend en pleines dents une six cordes qui saigne, le tout bourré d’un feeling bluesy hard vraiment jouissif. Quant à BERNIE, il balance ses mots avec toujours autant de force, conspuant une société qui face aux puissants, n’a pas toujours son mot à dire. La politique en point de mire, le pousseur de mot à de quoi dénoncer et il ne se gêne pas. Il va même jusqu’à parler d’ Amer Saheb qui résista au Taliban. N’oublions pas la section rythmique qui porte le tout avec art et détermination.
Quant à la musique, même si je regrette qu’il n’y ait pas de boogie rock vintage époque Bon SCOTT comme Démocrassie, on a le droit à du bon hard rock parfois inspiré ACDC (Ce n’est pas la Corée du Nord ), ou à des riffs sang pour sang rock (On va prendre cher.). On y trouve aussi du hard blues rapide (le soleil brille pour tous), du old school première époque de TRUST (Ce n’est pas d’ma faute). Cela dit il y a aussi des titres un peu dans la veine de I shall return comme J‘ai cessé de compter. Il n’en demeure pas moins que cet album est moins éclectique que « Dans le même sang », car une bonne poignée de compositions charrient en elles la même recette, à savoir une mélancolie blues puissante (Delenda), de la mélodie, des contrastes entre arpèges , solis délicats et refrains musclés (Amer Saheb, J’ai cessé de compter) .
Bref de la belle œuvre hormis un point. La critique qui va suivre n’engage que moi, mais des chœurs féminins sont posés sur les trois-quarts des compositions et j’avoue que parfois cela m’a un peu énervé. J’aime TRUST quand il est basique et bourré de testostérone et j’ai trouvé que c’était, sur certains titres, la touche de trop. Je le dis avec honnêteté. Cela dit, que voilà un album qui rassurera les fans de la première heure (j’avais 20 ans à l’époque d’Antisocial.) et les autres, de ceux qui les ont découvert plus tard. Ok, ils ne sont plus aussi violents qu’à leurs débuts, mais ils ont gagné en feeling et maturité. Le bulldozer se porte bien, prêt à défoncer les murs du quotidien. Cela sort le 27 septembre.
TRACKLIST:
1. Portez vos croix
2. Les murs finiront par tomber
3. Amer Saheb (Massoud L’Afghan)
4. J’ai cessé de compter
5. Miss univers
6. Tendances
7. Les soleil brille pour tous
8. Y’a pas le feu mais faut brûler
9. On va prendre cher
10. C’n’est pas d’ma faute
11. Ce n’est pas la Corée du Nord
12. Delenda