Vous en conviendrez : en 2020, la musique aura été d’un grand secours pour la planète entière. Si nous avons tous été privé dès le premier trimestre 2020 de nos concerts et festivals, dont les affiches se sont très vite vues affublées d’un énorme « ANNULÉ » ou « REPORTÉ », nous avons quand même bénéficié du réconfort de nos sons favoris et faire de belles découvertes, à défaut de vibrer au rythme du spectacle vivant.
Ainsi, la pandémie ne nous aura pas enlevé tous les privilèges. Bon nombre de nos musiciens ont continué à produire autant, si ce n’est plus, lors de cette année dite « blanche ». Eh oui : qui dit : « pas de tournée », dit : « temps libéré pour écrire, composer et, potentiellement, enregistrer de nouvelles compos’ » ! Comme on dit, il faut voir le bon côté des choses…
Souvenirs, souvenirs ! Jinjer à La Machine, Paris 2019 (photo : Clément)
C’est donc avec une gratitude et un plaisir encore plus grands que la rédaction de METAL FRANCE vous partage ses Récap’ 2020 (par ailleurs enrichis de toutes nouvelles catégories !) avec, bien entendu, l’espoir que 2021 nous rende nos précieux événements.
En attendant, nous tenions à souhaiter tout le courage du monde aux acteurs de l’événementiel, aux organisateurs, techniciens, musiciens, ingénieurs du son, promoteurs, propriétaires de salles, photographes et tous ceux œuvrant sans relâche pour nous offrir des spectacles et festivals toujours plus réjouissants : ça ne changera rien, mais vous pouvez être sûrs que notre admiration pour vous n’en est que plus grande et qu’on sera au rendez-vous à votre retour pour glorifier votre travail. Vous nous êtes ESSENTIELS !
Place maintenant au Top 2020 d’Adel… Merci à vous d’être là !
| MEILLEURES SORTIES |
10 / LOUDBLAST – Manifesto (death metal)
Nouvelle réussite pour LOUDBLAST ! L’album est violent, emphatique et riche en mélodies et en moments de lourdeur. Une profusion de frénésie et de tribalité servie de surcroît par un magnifique visuel. Pour cette place, j’ai beaucoup hésité avec « Solitude in Madness » (dernier album de VADER, également sorti en 2020), qui constitue de la même manière une leçon de death européen.
9 / OVTRENOIR – Fields of Fire (sludge / post-metal)
Grande est la puissance du feu ! Avec cet album tortueux, le groupe nous emmène dans un désert émotionnel, attendant d’être sauvé par la vivacité des flammes. Les flammes étant le sludge pesant et efficace de OVTRENOIR. Groupe à suivre d’urgence.
8 / GAEREA – Limbo (black metal)
Après 10 ans de passion pour le metal, je commence à aimer le black. Les groupes comme GAEREA savent dépasser les codes et se rendre totalement uniques en devenant un mystère pour les yeux et les oreilles. « Limbo » est étouffant et épique. Comme ce qui doit se passer sous leurs masques.
7 / INGESTED – Where Only Gods May Tread (brutal death metal)
Inscrits au panthéon du brutal death, INGESTED récidive avec un album écrasant du début à la fin. Là où beaucoup d’albums du genre finissent par fatiguer l’oreille dans une brutalité répétitive, celui-ci gère toutes les intensités et ne laisse aucune chance de détourner l’attention. Un monolithe de puissance !
6 / HAKEN – Virus (metal progressif)
C’est pas drôle, les gars. Mais ironiquement, ce nom d’album tombe à pic. Sauf que CE virus-là est excellent pour l’oreille et risque d’occasionner un plaisir fou. HAKEN réalise une prouesse technique et émotionnelle jouissive, et leur savoir-faire est total. Entre prog’ traditionnel et djent moderne, le tout servi par une production béton : un disque en or. Donc jaune.
5 / THE OCEAN – Phanerozoic II: Mesozoic | Cenozoic (metal progressif / post-metal)
Encore un voyage, temporel cette fois. Une épopée toute en nuances, qui nous balance de la force à la douceur, de l’émergence de la vie animale à notre époque. Un rappel si nécessaire que nous ne sommes que de passage ici, et que, lorsque notre ère s’achèvera, une autre commencera.
4 / REGARDE LES HOMMES TOMBER – Ascension (post-black metal)
5 ans d’exil plus tard, REGARDE LES HOMMES TOMBER s’élève, avec une complainte déchirante et virtuose. Après nous avoir livré « Ascension » en début d’année, c’est le monde qui a chuté.
« Certains ont rigolé du nom « Ascension » par rapport au nom du groupe, mais c’était fait exprès, c’est la verticalité. Tu montes pour échouer. C’est un thème universel. » – J.J.S, guitariste du groupe.
Lire notre critique de « Ascension »
3 / THY CATAFALQUE – Naiv (metal avant-gardiste)
Dans le cerveau de Tamás Kátai naissent 1001 connexions qui font de la musique de THY CATAFALQUE un joyeux patchwork de musique expérimentale, de black metal, et de musique folklorique. En hongrois. Faute d’y voyager, écoutez !
2 / ZOMBI – 2020 (rock progressif)
Un titre qui est à l’image de sa pochette, qui est à l’image de son album : terriblement pragmatique. Un trajet de 39 minutes entêtant et pesant. Si vous vous réveillez un jour, seul.e au milieu d’une ville abandonnée, c’est la bande-son idéale.
Lire notre critique de « 2020 »
1 / OMEGA INFINITY – Solar Spectre (black metal atmosphérique)
L’inconnu est notre plus grande source de peur. Comment ne pas craindre l’immensité du cosmos ? OMEGA INFINITY a fait son apparition cette année et, en guise de réponse à ce chaos mondial, nous lâche dans la froideur de l’espace au cœur d’une musique intense qui nous contraint à lâcher prise et à flotter entre des morceaux étouffants et majestueux. Tantôt anxiogène, tantôt relaxant. Je n’arrive à en parler qu’en poèmes et en métaphores… alors que ce n’est qu’un album.
« Solar Spectre » est un soleil, mon année 2020 tourne autour de lui !
Lire notre critique de « Solar Spectre »
| MENTION HONORABLE | New !
JOHN PETRUCCI – Terminal Velocity (metal progressif)
Je serai sûrement puni pour l’éternité d’avoir eu l’audace de mettre John Petrucci dans les mentions honorables, mais quand on y pense… je fais ce que je veux. Il se trouve que je suis de plus en plus touché par mes découvertes, plus que par des artistes qui ont déjà leurs lettres de noblesse chez moi. Et vu que je connais déjà bien Petrucci, je ne suis pas pris au dépourvu.
Il n’empêche… que Petrucci reste Petrucci, et « Terminal Velocity » est un solide testament de sa virtuosité et de sa capacité à bien s’entourer (Mike Portnoy à la batterie et Dave LaRue à la basse) pour créer des morceaux mémorables et uniques. Un modèle de versatilité et d’expression musicale. Mention spéciale à Gemini, un de mes morceaux préférés de l’année. Clairement, plus qu’une mention honorable, c’est le numéro 11 de mon Top 11.
| MEILLEUR VISUEL | New !
OVTRENOIR – Fields of Fire (sludge / post-metal)
Photographie réalisée par Ishibashi Hideyuki
Au-delà de la cohérence de la cover avec le contenu de l’album, je trouve que ce visuel représente très bien la période que l’on vit en ce moment.
Oui c’est flou. Oui c’est sombre. Ce n’est guère engageant. Mais au milieu se dresse une flamme gigantesque. Ce feu représente la philosophie du groupe, ainsi que son nom : la lumière née du reflet de la noirceur. En gros, c’est réfléchi et c’est incroyablement stylé ! Ce cliché/collage de l’artiste japonais Ishibashi Hideyuki est la reconstitution d’un de ses rêves, comme une grande partie de son œuvre. Et quand William Lacalmontie (chanteur) est tombé dessus au détour d’une expo, c’est son rêve à lui qui s’est réalisé.
| ÉVÉNEMENTS MARQUANTS |
RÉELS OU VIRTUELS…
Ultra Vomit au Download Festival en 2018
1 / HYPNO5E + REGARDE LES HOMMES TOMBER, le Hangar, Ivry-sur-Seine, 09/10/20
Le concert était un des rares événements metal maintenus après le confinement. Nous étions donc une centaine dans cette petite salle à assister à un concert de metal extrême… assis.
Cela dit, heureusement qu’il s’agissait de HYPNO5E et de REGARDE LES HOMMES TOMBER, qui jouent une musique riche et intense s’écoutant autant qu’elle se contemple. Avec HYPNO5E, nous étions au cinéma ; avec REGARDE LES HOMMES TOMBER, nous étions au théâtre. Une expérience unique qui, en dépit des circonstances, nous ne aura pas empêché de voir jouer ces groupes d’une autre manière. Une chose est sûre : le coronavirus n’aura pas éradiqué la puissance du metal français !
2 / ULTRA VOMIT, concert en direct sur Facebook le 14/03/2020
Ce qui est dommage avec ULTRA VOMIT c’est que : une fois, c’est drôle, deux/trois fois, l’effet s’estompe… Et comme (et heureusement pour eux) ils rencontrent un grand succès, on est souvent confrontés à leurs prestations et au show qu’ils rodent depuis leur dernier album « Panzer Surprise » (2017).
Mais à contexte particulier, show particulier ! La veille du début du confinement et de l’annulation/report des concerts pour le reste de l’année, ULTRA VOMIT prend les devants et diffuse un concert en streaming dans l’Omega (Toulon) avec lightshow et mise en scène… mais personne dans la salle.
Non seulement ils ont fait partie des premiers à le faire en 2020, mais en plus ils ont su faire jouer leur naturel et leur humour pour offrir un concert « streamé » divertissant et très drôle. Et qui, pour le coup, diffère de leur show habituel, mais en restant bien sûr le même. Comment respecter le contexte mais en gardant la ligne directrice et personnelle du groupe : le show devient donc drôle et rassurant. Exactement ce dont on a besoin par les temps qui courent.
| COMPOS’ DE L’ANNÉE | New !
Ils n’ont peut-être pas atterri dans le Top 10, mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’ont pas produit de vraies perles dont on a du mal à se passer !
1 / Of Blade and Carapace, extrait de « Omega Severer » (EP), par DVNE
2 / Fältherren, extrait de « Hinsides Vrede », par MÖRK GRYNING
3/ Musette Maximum, extrait de « Spirituality and Distortion », par IGORRR
| LES GRANDS OUBLIÉS DE 2019 | New !
Car ce n’est pas parce qu’on les a découverts tardivement qu’ils ne méritent plus notre attention. Il n’est jamais trop tard !
MGLA – Age of Excuse (black metal)
Ayant découvert MGLA sur une immense scène au fin fond de la République Tchèque en 2019, j’ai mis un petit temps à me mettre à jour sur leur œuvre. « Age of Excuse » possède une grande envergure mélodique et chacun des 6 âges de ce disque témoigne totalement de leur grande qualité de composition et d’immersion dans un monde en demi-teinte.
Donc l’écoute de l’album a été tardive, mais en 2019, la claque était déjà prise !
Lire notre chronique de « Age of Excuse »
| CE QU’IL ME TARDE EN 2021 |
1/ RE-…
2/ …-TOURNER
3/ VOIR
4/ DES
5/ CONCERTS
6/ ET
7/ ACCESSOIREMENT
8/ EN DONNER !…
9/ …. BEAUCOUP ….
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